ART ROMAN anicross02_black.gif Eglise Romane anicross02_black.gif XI ° siècle

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                   Pyrénées Orientales  anicross02_black.gif Corneilla de Conflent anicross02_black.gif 66820                                       Album photos : La Pommeraie à Corneilla

                                                 

church.gifHistorique

 Si le nom de Corneillà, de résonance romaine, se rencontre assez  tôt dans les chartes, dès 1901,

pour désigner notre petit village blotti dans un humble coin du Conflent, au pied du majestueux Canigou,

celui par contre  de son Eglise Sainte-Marie n'apparaît qu'un siècle plus tard, en 1018,

à l'occasion de la validation du testament de la comtesse de Cerdagne, Guisla, qui venait de mourir.

 

            Ce n'est certainement pas par hasard que cette formalité juridique se déroula à Cornellà.

Le comte de Cerdagne et Conflent, Guifred, venait de fonder à deux pas le monastère de Saint Martin,

où il se retira d'ailleurs plus tard pour y mourir sous le froc ; son frère, Oliba, était l'abbé de Cuixà. ;

Corneillà se trouvant à mi-chemin entre ces deux abbayes, il est fort vraisemblable que Guifred y avait déjà construit son palais,

circonstance qui expliquera la faveur de la Maison comtale pour l'Eglise de sa paroisse.

 

         De fait en 1025, Guifred procède à un échange ; il cède à l'évêque d'Elne, Bérenger, l'église d'Escaro,

et reçoit par là-même le patronat de celle de Cornellà.

            Dans son testament de 1094, Guillaume-Raymond, comte de Cerdagne, petit-fils de Guifred, accorde son indépendance à l'église de Cornellà, et l'enrichit de divers revenus et de quelques possessions ; après quoi il prescrit à son fils d'y construire un prieuré et d'y installer des chanoines.

 

            Guillaume Jorda, comte de Cerdagne, s'empressa d'exécuter les volontés paternelles, et en 1097 un chapitre d'Augustins prenait possession des lieux.

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Clocher X siecle.JPG

 

chapiteaux et engrenage

fenêtre de l'abside

chapiteau aux dragons ailes

Clocher X siecle

 church.gifLe clocher

        

            Cette splendide tour carrée à petits moellons disposés en assises rectilignes, à lésènes et arcatures lombardes, selon le style du XI e siècle, est intacte et l'emporte en élégance et finesse sur les clochers voisins de Cuixà, Canigou et Rià de la même époque.

 

            Inscription de la cloche des quarts : « Sit nomen Domini benedictum. Dieu des airs, donnez à ma sonore voix le pouvoir de recueillir des bons chrétiens, et que l'écho retentisse plus que le tonnerre et l'empêche de frapper à mes paroissiens. Fonte primitive en 1357. Fonte actuelle en 1853...Fait par Raymond Cribalier, fondeur à Perpignan ». Nous remplaçons par des points de suspension les noms des parrain et marraine, de la cloche et du curé.

           La prière contre le tonnerre que contient cette inscription n'est que le reflet de l'exorcisme du rituel de jadis. : « Aussitôt qu'il verra de gros nuages noirs, porteurs d'orage et de grêle, que le prêtre fasse carillonner le cloches, qui peuvent par leur son dissiper les nuages, car elles sont bénites et c'est au nom de l'Eglise qu'on les sonne ».

 

            Avant sa refonte, cette cloche portait l'inscription suivante, relevée par de Bonnefoy : + Anno Domini MCCLVII fuimus facta tempore Domini Lauberti priorem «  c'est-à-dire « L'an du Seigneur 1357, nous avons été faites, du temps de Dom Jaubert prieur » Les mots fuimus facta ( nous avons été faites) de cette ancienne cloche, en supposant au moins une seconde, ajoute pertinemment l'auteur précité ; c'est la suivante qui doit donc dater de 1357

 

            Inscription de la cloche des heures : «  Ecce crucem Domini ; fugite partes adverse, vincit leo » c'est-à-dire « + Voici la croix du Seigneur ; fuyez bandes ennemies ; le lion est vainqueur ». texte emprunté à l'exorcisme contre le mauvais temps. On lit encore en frise : « Ave Maria, gratia plena ».

          

            Un état des réparations à faire à l'église, en 1741, comporte entre autres choses : Il faut raccommoder le toit du clocher qui est en mauvais état, où il pleut comme à la rue

            Presqu'attenante au clocher, la maison solitaire à étage en encorbellement était jadis la demeure du bénéficier de Saint-Raphaël.

Sa face orientale garde encore les corbeaux qui soutenaient la toiture d'une des galeries du nouveau cloître.

 

 church.gifLe portail

 

            Construit en marbre de Villefranche, il s'encastre merveilleusement dansla façade tout de granit. C'est notre plus beau portail roman, avec le rare avantage dans le département d'avoir son tympan sculpté : Les églises de St Feliu d'Amunt, Toluges et Cabestany peuvent,  seules avec celle-là revendiquer l'honneur d'un tympan figuré, malheureusement saccagé chez les deux premières. Cornellà par contre a gadé intacte sa Vierge en Majesté qu'accostent deux anges thuriféraires, et qu'accompagne sur la bordure supérieure l'inscription en vers léonins :

                                    Heredes vite,  Dominam laudare venite,
                              Per quam vita datur ; mundus per eam reparatur

            Ce qui veut dire : « Héritiers de la vie, venez louer la Dame par qui cette vie est donnée ; c'est par Elle que le monde est restauré « . Il faut bien sûr entendre cette proclamation de façon indirecte :

Il n'est qu'un Rédempteur, le Christ, mais  c'est Marie, sa mère, qui nous l'a donné.

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Pentures du portail

Portail ouest

            A propos de cette invitation à la louange de « La Dame par qui la vie est donnée «  rappelons que le Roussillon a beaucoup vénéré La Vierge sousle vocable de Notre-Dame de Vie, par exemple dans le monastère des Cames de Perpinyà, qui comportait effectivement le Chapelle Ste Marie de Vida dès 1465 ; dévotion qu'on retrouve d'autre part à St-Maurice d'Illa, en 1559 , à St-Jean de Perpigan en 1629, et à Villefranche et Argelers au XVIIIe siècle.

            Quant au qualificatif de Dame, sans doute faut -i y voir une réminiscence se Saint-Pierre Chrysologue dont fait état la leçon du bréviaire du Saint Nom de Marie (12 7bre) : « Marie en hébreu signifie Dame « ; ce que confirme saint Jean Damascène dans le bréviaire du 21 novembre : «  Le nom de Marie signifie Dame ; appellation qui prévaudra et qui donnera chez nous : Nostra Dona ou Nostra Senyora.

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cannelures du tympan

chapiteaux du portail cote nord

chapiteaux du portail cote sud

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detail du tympan.JPG

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detail cote sud

detail du tympan

portail

 

            La Vierge du tympan présente le type idéal de l'hiératisme roman : tous les plis de don vêtement convergent vers le fisl majestueusement placé dans le giron maternel : c'est le fruit de ses entrailles :

Enfant-Dieu il bénit dela main droite et porte le livre de sa parole de la gauche ;

Quant au trône, on le voit simplemen évoqué par ses deux rebords à tête de lion,

allusion probable aux lions ornementaux du fameux trône de gloire du roi Salomon.

N'oublions pas l'auréole de la Vierge ni celle Christique, du Fils.

 

            On ne peut qu'admirer les ferrures destinées à la protection des vantaux ; et en plus, la demi-douzaine de chapiteaux, chefs d'ouvre  de la sculpture romane. Remarquons aussi l'embrasure de la porte elle-même formée de trois monolithes : piédroits et linteau. Enfin, la grande barre de bois servant à fermer les vantaux, à l'intérieur, est toujours conservée, disposée dans le mur ;

c'est le système de fermeture remontant à la plus haute antiquité ;

dans la Bible on lit que ces fameuses barres étaient de fer et d'airain.(Dt 23, 5)

 church.gifLes autels

            Les cinq autels de l'abside majeure et des quatre absidioles sont tous de l'époque de leur contexte, c'est-à-dire de la fin du XIIe siècle ; leurs proportions en font des modèles de perfection et leur matériau des bijoux de minéralogie : on a choisi en effet des marbres des plus belles couleurs.

            Le maître-autel comporte pour support, en plus du pilier central, quatre colonnettes d'angle sommées de chapiteaux.

Ce n'est pas une exception : l'église de Sant Feliu d'Amunt en offre un exemple.

            D'autre part les textes nous révèlent qu'à Cuixà ainsi qu'à Espirà de Conflent existait un autel soutenu simplement par quatre piliers d'angle ; celui d'Espirà avait ses reliques dan une cavité ménagée dans les chapiteaux des piliers antérieurs.

            Les yeux des lionceaux de notre autel de Cornellà sont animés de petites boules de plomb incrustées, selon les habitudes des ateliers du trépan.

            Nous nous demandons si ces seize lions qui ornent les deux chapiteaux antérieurs ne seraient pas une transposition de ce passage biblique :

A l'apogée de sa gloire, le roi Salomon se fait fabriquer « un grand trône d'ivoire.

Deux lions se tenaient à côté des accoudoirs et douze lions se tenaient de part et d'autre sur les six degrés ».

            Dans le chour de l'abside majeure, un grand Christ en croix, du XVIIe siècle, préside aux rites de la messe «  mémorial de la mort du Seigneur "

church.gifLes vierges    

 anicross02_black.gif NOTRE-DAME de CORNELLA anicross02_black.gif

Bois, XIIe siècle. L'Enfant-Jésus portait dans sa main gauche le livre de sa parole : Quant à la Vierge, c'est une fleur tigée qu'elle tenait vraisemblablement dans sa main droite, pour concrétiser la célèbre prophétie d'Isaïe au sujet de sa maternité messianique : une fleur s'épanouira sur la tige de Jessé (père de David et donc ancêtre du Christ) Saint Jérôme commente : la tige c'est la Sainte Vierge Marie et la fleur c'est le Sauveur.

            Parce que Fils de Dieu, le Fils de Marie, à l'époque romane, lève toujours sa dextre bénissante et bénissant de ses trois premiers doigts au nom de la divinité trinitaire qui est la sienne, et conformément aux textes liturgiques : C'est ainsi qu'une hymne de la transfiguration (6 août) appelle le Christ Consors paternae dexterae, et le Veni Creator désigne le Saint-Esprit sous l'expression  de digitus paternae dexterae.

            La place originelle de cette Vierge était au fond de l'abside, face à l'autel et face au peuple

            Une cavité circulaire ménagée dans son dos était destinée à conserver des reliques : nous avons donc là une statue reliquaire selon la dévotion de l'époque comme c'est aussi le cas de la statue de N-D d'Espirà de Conflent, de N-D de Toren, près de Saorra, etc.

            anicross02_black.gif LA VIERGE ROMANE  anicross02_black.gif

qui fait pendant à l'autre dans le sanctuaire, proviendrait d'une dona tion à l'église de Cornellà.

Les circonstances ont fait perdre le bras droit aussi bien à la Vierge qu'à l'Enfant Jésus.

        anicross02_black.gif    NOTRE-DAME DEL PESSEBRE  anicross02_black.gif

Lors de la désaffectation de l'abbaye de Cuixà, en 1791, le Directoire du département autorise celui du district de Prada à délivrer à la municipalité de Cornellà « l'autel de Notre-Dame dit del Pessebre existant dans l'église de St-Michel de Cuixà ». Voilà l'explication de la présence ici de notre statue (Bois, XIVe siècle).

             Le vocable del Pessebre, c'est-à-dire « de la crèche « , apparaît dès 1040 pour désigner, dans le monastère de Cuixà, la crypte construite par l'abbé Oliba, où l'on conservait effectivement des reliques du premier berceau du Christ.

 

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anicross02_black.gif  Vierge à l'enfant Jésus  anicross02_black.gif

On note le maginifique drapé de la Vierge inclinant sa tête vers l'enfant Jésus.

L'enfant Jésus tient un oiseau et suspendus à son cou, une médaille, un sachet de reliques et une dent-relique reflets de la dévotion populaire.

 

Vierge XIV en marbre blanc et l'enfant Jésus

anicross02_black.gif  Notre Dame de Vie  anicross02_black.gif

 

 

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      Vierge romane qui fait pendant à l'autre dans le sanctuaire.

        Elle proviendrait d'une donation à l'Eglise de Cornellà.

Les circonstances ont fait perdre le bras droit aussi bien à la Vierge qu'à l'Enfant-Jésus

Vierge romane

 

church.gifLes rétables

anicross02_black.gif RETABLE DE SAINT RAPHAËL    (Bois 1698)

Dans son testament en date de 1676,Etienne Parent, baillide Cornellà, mort en 1688, destine une somme à la confection d'un rétable en l'honneur de Saint-Raphaël, qu comportera au premier registre : Saint Etienne et Saint François de part et d'autre de Saint Raphaël, et au second : Saint Gaudérique, Saint Antoine de Padoue et Saint Sébastien. Ce rétable fut exécuté en 1698.

                                                                                                                                                           

                                           Il manque les statues de Saint François et de Saint Sébastien, celle-ci remplacée par une autre du siècle dernier.

                                                             

            Le jeune Tobie devait sans doute porter un poisson à sa main droite, celui qui, au bord du Tigre, voulait lui saisir le pied, mais sur le conseil de l'archange Raphaël, « « le garçon saisit le poisson et l'amena à terre ». Saint Etienne porte sur son Evangile les cailloux de la lapidation.  Le panneau de la Nativité rappelle celui du maître-autel de Los Masos, de la même époque : La Vierge Marie y fait aussi le geste de soulever complètement le drap pour que les bergers puissent contempler à loisir le nouveau-né in naturalibus. Comment ne pas évoquer le fameux cantique traditionnel de Noël :

                        Ah ! Qu'il est beau, qu'il est charmant !

                         Ah ! Que ses grâces sont parfaites !

Dominant la scène trois têtes d'anges apparaissent dont deux viennent apparemment de naître : ils n'ont pas encore de cheveux.

Ce curieux détail se retrouve à Los Masos.

Contrairement à cette Nativité de 1698, celle du retable de 1345 nous montre dns sa crêche, conformément à l'écriture,

l'Enfant-Jésus emmailloté : « Vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire.

                                                                    

 

anicross02_black.gif  RETABLE DE LA VIERGE  anicross02_black.gif

-La nef du nord présente un retable en albâtre qui constitue le plus bel ensemble sculpté du XIVe siècle dans le département.. Sa date : 1345. Le nom du sculpteur : Jacques Cascall de Berga ; et le nom du prieur de l'époque : Berenger d'Atzat. La voici : «  Anno Domini MCCCXLV ydibus madii fuit istud retrotabularium completum per magistrum Iacobum Cascalli de Berga, nomine Reverendi Domini Berengarii de Atciato, Dei gratia prioris huius monasterii ».

            La place de ce retable était dans l'abside majeure où d'ailleurs il se trouvait jusqu'en 1906.

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La crucifixction

La descente de croix

La dormition de la vierge

La mise au tombeau

La montee au calvaire

La Pentecote

Le baiser de Judas

            Soulignons quelques détails et donnons quelques précisions pour expliquer l'identification des Saints.

            L'Enfant-Jésus de la statue centrale tient un oiseau dans ses mains, suivant la coutume à cette époque ; il porte aussi, sus pendu à son cou par un fil, une médaille, un sachet de reliques et une dent-relique, reflets de la dévotion populaire.

            L'ange de la Résurrection relevant le suaire et désignant le tombeau vide semble dire aux saintes femmes :

« Il n'est pas ici, car il est ressuscité ; tenez, voyez l'endroit où il se trouvait ».

            Sur le panneau de la dormition de la Viege, on aperçoit, peché sur sa mère, le Christ recueillant sur son bras l'âme de la défunte, qui s'est envolée sous la forme d'un tout petit enfant, tandis que trois des Apôtres récitent dans leur rituel les pières liturgiques.

            D'autre part, la palme placée entre les mains de Marie est celle, dit la légende, qui lui fut apportée par un ange trois jours avant sa mort pour symboliser sans doute la récompense qui l'attendait au ciel.

            Dans la scène de la Crucifixion on relève la présence d'un crâne au pied de la croix , le nom du calvaire signifiant crâne ;  et que d'autre part, la légende a fait de ce lieu la sépulture de notre premier père Adam de façon à mettre en contraste le nouvel Adam  (le Christ) avec l'ancien, La Rédemption avec la chute originelle.

            L'âne et le bouf, qui servent de fond à la scène de la Nativité semblent conscients du mystérieux événement auquel ils assistent : le bouf s'est déjà mis à genoux et l'âne tout éberlué donne l'impression de vouloir en faire autant.

            La Pentecôte représente le Saint-Esprit descendant sur la Vierge Marie et les douze Apôtres sous la forme d'une immense colombe, les ailes largement déployées, tirant une langue treize fois fourchue pouratteindre toutes à la fois les têtes des récipiendaires. Notez que les Apôtres sont pieds-nus et la Vierge chaussée.

            Dans la scène du Portement de la croix, on remarque un bourreau donnant un cop de pied au Christ pour activer sa marche : le même geste se retrouve sur un bas-relief (XIVe siècle) du cloître d'Elne.

                                                      

            A la prédelle, on reconnaît, de droite à gauche, Saint Antoine, abbé, coiffé de son capuchon et muni de son Tau, Saint Pierre avec ses clés, Saint André à qui Saint Jean-Baptiste montre le messie, Saint Barthélemy avec le coutelas qui l'a écorché vif, Saint Jacques le Majeur avec un bourdon et son chapeau  de pèlerin, Saint Jean l'Evangéliste, imberbe, avec sa palme, Saint Paul avec son épée, un Saint Apôtre, et enfin, sans doute, Saint Augustin, de qui s'inspirait la règle du prieuré, avec sa crosse et sa mitre d'évêque. La palme que Saint Jean tient à la main est celle de la Vierge dont il est question dans la scène de la Dormition.

            Les armes de notre prieur sont dispersés et parsèment le retable : « une étoile à huit rais « .

 

anicross02_black.gif VITRAIL DE SAINT JEAN L'EVANGELISTE  anicross02_black.gif

Dans l'absidiole nord on a placé un vitrail provenant d'une fenêtre de l'abside majeure. C'est une oeuvre de 1868. Le Saint est imberbe selon la tradition qui en fait le plus jeune des Apôtres. Il porte son Evangile dans la main droite et tient de la gauche le calice d'où surgit en forme de serpent le poison qui llui était destiné.

            A ses pieds, on aperçoit l'aigle biblique qui lui est attribué comme symbole dès les premiers siècles de l'Eglise : « Jean vole comme l'aigle vers les hauteurs et parvient juqu'au Père lui-même quand il dit : «  Au commencement était le Verbe, et le Verbe était chez Dieu, et le Verbe était Dieu ».

church.gifLe baptistère

                                                                  MISE AU TOMBEAU, LA TRIBUNE, LE BAPTISTERE  (Bois XVe siècle)

Elle comprend cinq personnages parmi lesquels il faut déplorer l'absence du Christ ; on reconnaît La Sainte Vierge à ses mains ointes, Saint Jean à son Evangile ainsi qu'au geste de désolation traditionnel qu'il accomplit également dans la scène de la crucifixion du retable en albâtre.

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Mise au tombeau bois XV Marie-Madeleine

Mise au tombeau bois XV - Saint Jasques le mineur

Mise au tombeau bois XV - Saint Jean

Mise au tombeau bois XV Saint-Jacques le Majeur

Mise au tombeau bois XV Vierge-Marie

Mise au tombeau vue generale

        Certaines de ces statues sont abîmées ; hélas ! il faut avouer que, lors de la période révolutionnaire, Godefroy, le curé constitutionnel, finit par abjurer sa religion et alla jusqu'à proposer de livrer aux flammes « les images de l'autel du Saint Sépulcre ».

LA TRIBUNE

L'augmentation de la population paroissiale suggéra au prieur Raymond de Céret (+1319) la construction d'une tribune au fond de l'église ; le grand escalier d'accès permit en outre d'aménager sous le palier une chapelle que notre prieur orna de ses armes : 3 fasces vivrées ; c'est d'ailleurs ce détail héraldique qui nous a permis de découvrir le nom du prieur et par là-même la date de cette ouvre

            A une époque indéterminée, sans doute tardive, les stalles (XIVe siècle) qui occupaient le devant de la nef, sur quatre piliers de laquelle elles ont laissé les boulins de leurs traverses, furent reléguées sur cette tribune ; la poutre transversale disposée maintenant sur les corniches de la voûte, se hérisse de trois montants qui servaient de support à deux cloches dont l'une devait appeler les religieux à la récitation des heures canoniales, et de l'autre devait annoncer, à la messe conventuelle, l'instant de l'élévation.

LE BAPTISTERE

C'est l'emplacement sis entre la porte de l'église et le clocher ;

            Cuve baptismale             En très beau marbre rose, elle présente en toute simplicité sa splendide forme romane.

                                                              Toile de Sainte Catherine.- XVIIIe siècle

            Dans la leçon du bréviaire sainte Catherine est qualifiée de «  noble fille », d'où une couronne dans ses représentations. Lors de son martyre, on produit une roue garnie de glaives nombreux et acérés, qui doit mettre cruellement en pièces le corps de la Vierge ; mais bientôt, à la prière de Catherine, la roue se brise. En fin de compte, la sainte est décapitée. D'où l'épée, à sa main gauche, la palme du martyre à sa main droite, et la roue brisée à ses pieds.

                                                                         

            A dextre du tableau, saint Joseph reçoit les caresses de l'Enfant-Jésus, et à senestre c'est François Xavier, l'apôtre des Indes, canonisé en 1621/1623, porte son crucifix de missionnaire à la main gauche.

TOILE DE SAINT SEBASTIEN.- XVIIe siècle. Saint Sébastien , qu'on invoquait spécialement contre la peste, est en compagnie se Saint Augustin et de Saint Antoine, ermite. Curieusement une flèche traverse de part en part le crâne de notre martyr.

BENITIER.- On le voit au milieu de la nef, devant la porte, daté de 1860. Il est en marbre rose et dû à Vital Bernard, tailleur de pierre de Villefranche. 

                                  

church.gifLes tableaux

 

                                                                                                   anicross02_black.gif SAINT GAUDERIQUE  anicross02_black.gif

Ce saint est représenté sur la toile du XVIIe siècle placée entre le retable de la Vierge et le transept nord. Il bénéficie d'une apparition de a Vierge. C'est localement, le patron des paysans qu'on invoquait pour obtenir la pluie ; il est nanti de sa houlette (restallat ou agullada en catalan) munie à l'extrémité supérieure de l'éperon ou croc servant à racler la glaise adhérente au soc de la charrue ; l'autre main porte des épis de blé.

anicross02_black.gif SAINTE MARIE-MADELEINE, pénitente -Toile - XVIIe siècle (Contre le mur est du clocher)

            Tout d'abord, précisons que le blason assez discret qu'on aperçoit en bas à droite, est celui de François de Sagarra,

prieur de Cornellà de 1664 à 1685. C'est donc entre ces deux dates qu'il faut situer notre tableau.

                                                                                    

Sainte Madeleine assise presque en majesté sur quelque pierre de sa grotte, manifeste néanmoins un repentir évident de son passé de pécheresse ; ses yeux suppliants se lèvent vers le ciel et le crâne qu'elle tient dans sa main droite témoigne de son détachement des illusions d'ici-bas.

La croix nue qu'on voit à l'arrière-fond lui rappelle l'exemple qu'elle doit suivre en rémission de ses fautes. Quant au vase de parfum qui parade de l'autre côté,

il s'agit de celui dont elle a déversé le parfum sur les pieds  de Jésus lors du fameux repas chez Simon le pharisien,

les essuyant de ses cheveux, d'où la longue chevelure qui l'accompagne toujours.

Enfin disons que la grotte qui sert d'encadrement à l'ensemble n'est autre que la Sainte-Baume de Provence où la tradition fait retirer notre sainte.

Apparemment, il fait chaud dans cette grotte.

 

anicross02_black.gifL'APOTHEOSE DE SAINT AUGUSTIN.

Le saint évêque en extase est revêtu de la chape liturgique, mais sa mitre et sa crosse se trouvent

entre les mains d'angelots qui accomplissent avec conviction leur rôle d'enfants de choeur.

Un autre tient en évidence l'attribut traditionnel de Saint-Augustin, c'est-à-dire, un ceur enflammé, symbole de l'amour,

en référence sans doute à la parole célèbre des confessions caractérisant son idéal qui le conduisit à la foi chrétienne après bien des déceptions humaines.

            Au bas du tableau et de chaque côté, on aperçoit deux religieuses : l'une d'elles, la plus âgée, n'est autre que sainte Monique, la mère de notre saint, qui obint par ses larmes et ses prières la conversion de son fils ; l'autre ne peut être que sainte Rita de Cascia qui, après la perte de son mari et de ses deux fils, entra chez les moniales de Saint Augustin ; celle-ci tient dans sa main gauche un dard symbolisant la plaie incurable dont elle fut frappée.

A ses genoux, on distingue un berceau garni d'un bébé, peut-être est-ce déjà notre sainte qui, d'après la légende,

était visitée par des vols d'abeilles préfigurant la vertu de douceur dont elle fut un modèle achevé.

            Aux pieds de Saint Augustin un livre ouvert veut constituer  une probable allusion à l'énorme production qui sortit de sa plume,

ou alors il s'agit des ouvres hérétiques qu'il a tant et plus réfutées

church.gifLe cloître primitif

            C'est apparemment entre 1094 et 1097 que fut construit ce cloître dont il ne subsiste que la galerie adossée à la muraille nord de l'église, mais remaniée et quasiment ruinée. En effet, 1094 est la date du testament de Guillaume-Raymond, comte de Cerdagne, qui prescrit à son fils « ut faciat ipsam canonicam et omnes casas canonicales », bâtisses canoniales qui incluent un cloître ; et 1097 et la date d'installation du chapitre.

                                                                                                     

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partie sud du cloitre.JPG

cloître a une seule travée

partie sud du cloitre

            Les anciens bâtiments du prieuré occupaient tout le pourtour de la place septentrionale de l'église, où l'on voit maintenant de habitations particulières.

            Ce cloître au moment de la reconstruction de l'église sans doute, dans la seconde moitié du XIIe siècle, se doubla d'un étage.

                                                                               

On aperçoit dans la muraille de l'église, à l'étage, trois sépultures :

            1) Raymond de Marsugà, +1258                            2) Ermengaud de LLupià. +1311

 

                                   anicross02_black.gif  CROIX-RELIQUAIRE DU LIGUM CRUCIS   anicross02_black.gif

            La croix proprement dite est en lamelles d'argent sur âme de bois, et à situer au XIIIe siècle. En 1068/1095, Raymond Arnaud prêtre fait serment envers Guillame, comte de Cerdagne, sur l'autel de Saint-Raphaël, dans l'église Sainte-Marie de Cornellà, tactis lignis Dominice Crucis (après avoir touché le bois de la Croix du Seigneur. Une note de 1866 émanant du curé de l'époque, dit : De temps immémorial les fidèles ont vénéré cette auguste relique sous le terme consacré de Sant Fust, c'est-à-dire : Saint Boit. Le blason de notre prieuré se présente quatre fois sculpté sur les lieux. Il arbore une croix qui ne peut que se référer à notre insigne relique.

 

                               anicross02_black.gif  ARMOIRE MOZARABE DE LA SACRISTIE ( XIVe siècle) anicross02_black.gif 

            Cette très belle armoire est entièrement constituée par deux très belles portes cloutées

et renferme sur toute sa longueur des tiroirs d'une seule travée pour contenir les habits sacerdotaux des moines.

Elle est classée aux monuments historiques.

                                                                         

 

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Abbaye St Michel de Cuxa - 66500 CODALET